Notre histoire

Image de cover représentant la page "Notre histoire" de la société d'Isigny-Sainte-Mère

Chez Isigny Sainte-Mère, nous sommes très attachés à l’Histoire, la nôtre, bien entendu, mais aussi celle de notre terroir et des Femmes et des Hommes qui ont contribué à asseoir les fondations de notre Coopérative il y a cela plus d’un siècle.

L’histoire de notre Coopérative débute bien avant sa création !

Nous sommes le samedi 3 juin 1909, le climat est exceptionnellement frais cette année-là, ce qui n’empêche pas quelques propriétaires laitiers du petit village de Sainte-Mère-Église et du Cotentin de se réunir pour trouver un moyen de mieux valoriser, ensemble, le lait issu d’un terroir qu’ils savaient déjà si exceptionnel et poser ainsi les premières pierres et les contours de notre Coopérative Isigny Sainte-Mère que nous connaissons aujourd’hui.

Ce matin-là, ce sont donc 50 producteurs de lait, visionnaires et convaincus par le projet de la « Laiterie coopérative de Sainte-Mère-Église » qui n’ont pas hésité un seul instant à hypothéquer leurs fermes pour rassembler un capital de 60 000 francs investis dans la construction d’une usine à Chef-du-Pont, à proximité la ligne de chemin de fer Paris-Cherbourg. Derrière ce projet, mijotait déjà l’idée d’acheminer et vendre des produits laitiers vers Paris.

Les débuts de la Laiterie Coopérative de Sainte-Mère-Église

Le 3 juin 1909, des propriétaires laitiers de Sainte-Mère-Église et du Cotentin se réunissent à Sainte-Mère-Église pour créer ce qui deviendra, quelques années plus tard, la Laiterie coopérative de Sainte-Mère-Église et du Cotentin.

Le 15 juin 1910, la Laiterie Coopérative de Sainte-Mère-Église accueille 20 voitures hippomobiles convoyant 11 000 litres de lait provenant de 90 exploitations.

Ces premiers litres de lait seront transformés dans l’usine de la Coopérative pour produire 500 kilos de Beurre. Moins d’une année plus tard, ce sont 200 producteurs adhérents qui rejoignent l’aventure, la collecte atteint alors 6 millions de litres !

En 1932, ce sont 42 producteurs de lait situés autour de la commune d’Isigny-sur-Mer qui, à leur tour, décident de s’unir et de regrouper leur lait pour produire et commercialiser du beurre, la Laiterie coopérative d’Isigny-sur-Mer voit le jour.

Au 1er janvier 1980, la Laiterie coopérative de Sainte-Mère-Église et la Laiterie coopérative d’Isigny-sur-Mer s’unissent pour prendre la dénomination UCL (Union des Coopératives Laitières d’Isigny Sainte-Mère).

En 1980, la laiterie Sainte-Mère-Église/Chef-du-Pont et la laiterie d’Isigny-sur-Mer s’unissent et sont bientôt rejointes par les Laiteries coopératives de Périers et de Juaye-Mondaye qui viennent compléter cette union.

En 2000, les deux Coopératives fusionnent pour former l’entité unique « Coopérative Isigny Sainte-Mère ».

Diversification… sous occupation

Le 6 juin 1944, soit près de 35 ans jour pour jour après la création de la Coopérative, la collecte de lait débute normalement, à 8h00… mais ce matin-là les avions grondent au-dessus du terroir d’Isigny… quelques minutes plus tard, l’usine est mitraillée par deux appareils…

La bataille de Normandie éclate. Dès le mois de mars, les troupes allemandes décident alors d’inonder les marais pour piéger les parachutistes américains, rendant ainsi inaccessible l’accès des animaux aux pâturages. La production de lait cesse brutalement mais, la Laiterie coopérative se remet très vite de cette période sombre et retrouve la production d’avant-guerre dès les années 50.

La Coopérative, entre tradition et modernité

À l’issue de cette 2ème Guerre Mondiale, la Laiterie coopérative de Sainte-Mère-Église décide d’ouvrir un magasin arborant l’enseigne de la Coopérative à Paris, rue Saint-Denis, près des Halles de la Villette.

Un emplacement stratégique puisque de nombreuses marchandises transitent alors par les Halles de Paris pour pouvoir alimenter la capitale.

La demande de nos produits sur la région parisienne plus particulièrement et le nord de la France ne cesse de croitre. En rapport, notre collecte laitière suit et la Coopérative intègre alors de nouveaux adhérents. Les fermes s’équipent progressivement dès les années 1975, de tanks réfrigérés.

Auparavant la collecte du lait s’effectuait en bidons de 20 litres ramassés tous les jours. Elle cesse progressivement à la fin des années 1990. Elle s’effectue depuis ces années, en totalité en camions-citernes.

La réfrigération du lait directement à la ferme dans des tanks à lait et son transport en camions-citernes isolés permettent de préserver ses propriétés et qualités et assure le respect des règles d’hygiène et de sécurité de cette matière première : le lait.

L’obtention de l’A.O.C Beurre et Crème d’Isigny

Les Appellations d’Origine Contrôlée ou Protégée (A.O.C. ou A.O.P.) sont apparues au début du siècle dernier, pour distinguer des produits typiques liés à un terroir et à un savoir-faire traditionnel de producteurs. Ces appellations induisent ainsi une nouvelle approche de la qualité, définie par une spécificité, liée à un territoire unique.

Au début des années quatre-vingt, la reconnaissance officielle de la qualité et du terroir d’Isigny devient urgente. En effet, la marque Isigny est utilisée, pour ne pas dire usurpée, par de nombreux producteurs de beurre… Il y avait des “Beurres d’Isigny” fabriqués dans le nord de la France et certains concurrents n’hésitent pas non plus à le galvauder en créant des beurres de piètre qualité, estampillés “Beurre d’Isigny”.

L’idée de protéger le nom d’Isigny et par là même de protéger la qualité et le terroir devient une priorité. Daniel Delahaye, ancien Directeur de la Coopérative cherche à obtenir une Appellation d’Origine Protégée (A.O.P.) mais la chose n’est pas si simple.

Heureusement, ce dernier a gardé contact avec son ancien professeur de cours de répression des fraudes, M. Cogitore, devenu Inspecteur national de la répression des fraudes. Ils décident d’un rendez-vous et ce dernier accepte de guider la Coopérative dans l’obtention de l’A.O.P. pour le Beurre et la Crème d’Isigny.

Pour faire la preuve de la qualité et de l’ancienneté de notre terroir, le Directeur de la répression des fraudes conseille à M. Delahaye de recruter un stagiaire issu d’une école d’ingénieur et de lui confier une étude visant à faire ressortir les éléments probants de la spécificité et de la qualité du lait d’Isigny. C’est Roger Desnouveaux, alors élève ingénieur, qui est choisi. Ses conclusions sont surprenantes, il découvre qu’à l’instar d’un grand vin, il y a bien un terroir d’Isigny.

Le Directeur contacte alors les services de l’Institut National de l’Origine et de la Qualité (INAO) et dessine la zone d’Isigny. Premier obstacle, une contrainte légale de l’INAO demande à ce que la démarche d’obtention de l’A.O.P. soit collective afin de servir l’intérêt commun.

La Coopérative se rapproche de ses confrères susceptibles d’être concernés par l’A.O.P. Beurre & Crème d’Isigny et crée le « Syndicat Beurre et Crème d’Isigny ». Ce syndicat est chargé de porter le projet et présenter un cahier des charges auprès de l’INAO.

Avec le concours de M. Guillaume, Président de la laiterie Saint-Hubert et Ministre de l’Agriculture de l’époque ; l’A.O.P. est attribuée en moins de 2 ans au “Syndicat Beurre et Crème d’Isigny”. Un véritable succès pour la Coopérative !

L’A.O.C Beurre et Crème d’Isigny est enfin une A.O.P. en 1986.

L’obtention de l’A.O.C. Camembert

En 1983, un décret consacre l’origine normande du Camembert, en lui accordant l’appellation d’origine contrôlée (A.O.C.). Le Camembert de Normandie voit le jour ! L’ambition est de concilier le respect du savoir-faire traditionnel avec les nouvelles méthodes de production pour conserver les valeurs gustatives et les propriétés organoleptiques du Camembert. Producteurs de lait et transformateurs se regroupent dans un syndicat interprofessionnel de défense de l’A.O.C. Camembert de Normandie, auquel notre Coopérative appartient encore aujourd’hui.

En 1984, notre Coopérative met au point une machine manipulatrice capable d’effectuer automatiquement le moulage à la louche pour améliorer la fabrication des camemberts traditionnels (garantir une hygiène irréprochable et prévenir la pénibilité du travail). Il s’agit de concilier les modes de production automatisés tout en respectant le savoir-faire traditionnel. Une équipe de spécialistes de la Coopérative met au point un prototype, dont les essais sont rapidement concluants. Cette innovation, aujourd’hui adoptée par de grandes entreprises du secteur, permet d’actionner plusieurs louches simultanément tout en respectant la cadence du moulage, de l’égouttage du caillé et sa fragilité, caractéristique des fromages à pâte molle et conserver ainsi, toutes les vertus gustatives du Camembert.

La Coopérative, c’est aussi l’histoire d’une marque

Présente sur les étiquettes de nos produits, le symbole de notre Coopérative est bien entendu cette laitière chevauchant fièrement son âne.

Dans un premier temps dessinée, elle s’inspire des nombreuses « trayeuses » que l’on peut trouver à l’époque sur les produits laitiers. Ces jeunes femmes qui étaient chargées d’effectuer la traite manuelle et de collecter les précieux bidons de lait étaient alors surnommées les « triolettes ».

En 1934, décidé à immortaliser cette « triolette », Henri Babeur (administrateur délégué de la Coopérative), demande à sa benjamine qui s’occupe assidûment des travaux de la ferme, de se prêter à l’exercice. Trônant fièrement sur son âne, Marthe devient le jeune modèle de la laitière d’Isigny.

Mais attention, la prise de cliché n’a pas été simple : « Le plus difficile a été de faire incliner la tête de l’âne pour correspondre au dessin d’origine ».

Au fil du temps, la marque a su évoluer et la fameuse Laitière possède aujourd’hui un collier et ses vêtements ont été modernisés. En 1974, elle disparaît, mais elle fera son grand retour en 1990 et incarne toujours aujourd’hui cette identité unique qui fait de la marque Isigny Sainte-Mère une marque authentique, reconnue dans le monde entier.

Isigny Sainte-Mère à travers le monde

Même si les produits issus du terroir d’Isigny ont toujours été expédiés dans le monde entier, (les Vikings, déjà, en emportaient dans leurs campagnes !), l’année 1977 marque un premier tournant.

Sous l’impulsion de Daniel Delahaye (Directeur Général de la Coopérative Isigny Sainte-Mère de 1974 à 2023), notre Coopérative conclut des contrats avec des distributeurs américains qui souhaitent importer les produits de notre terroir exceptionnel aux États-Unis. C’est l’arrivée de notre laitière sur le sol américain sur lequel nous sommes aujourd’hui, toujours présents.

Mais le véritable sursaut vers l’export démarre au début des années 80 avec la Grande-Bretagne. Progressivement, la Coopérative lie des partenariats avec les distributeurs britanniques qui raffolent du « French Taste of Normandy » dont nous pouvons nous prévaloir. En véritable pionnière, la Coopérative sera alors la première à vendre de la “Crème fraîche” sur le marché anglo-saxon.

L’Asie ouvre également ses portes dans les années 85 avec Hong Kong et le Japon qui se reconnaît dans les valeurs, l’histoire, la politique, la rigueur de la Coopérative et bien entendu dans ses produits A.O.P. Une usine de production de Camembert est même créée à Hokkaido au Japon.

Progressivement, les produits frais font leur apparition dans les plus belles galeries commerciales du Japon. Les Camemberts, considérés comme un produit de luxe, sont dégustés le matin sur un toast grillé ou sont offerts lors d’un dîner ou en cadeau…

Aujourd’hui, les produits issus de notre terroir d’Isigny sont exportés dans plus de 100 pays à travers le monde.

Du lait à la poudre de lait

La poudre de lait et surtout la poudre de lait infantile, se sont imposées tout naturellement, tant elles sont liées au savoir-faire de notre Coopérative Isigny Sainte-Mère : Une matière première de très haute qualité, un sens inné de l’innovation…

Cette activité représente aujourd’hui plus de 60 % de notre chiffre d’affaires et constitue plus que jamais un enjeu de première importance.

À partir du lait collecté auprès de nos producteurs, le lait écrémé est valorisé en poudres de lait premium dont nous avons acquis l’expertise au fil des décennies. Nous concevons de la poudre de lait pour consommation humaine depuis 1949. Depuis 1957, nous fabriquons également une poudre de lait à destination des nourrissons pour nos clients présents en France (à partir des années 1990) et dans le monde entier (depuis 1957).

L’histoire de notre poudre de lait a débuté dans l’après-guerre, Henri Babeur pousse la Coopérative à se diriger vers la fabrication de poudre de lait soluble pour valoriser le lait écrémé. Le séchage du lait permet de le conserver et de le stocker facilement pour le réemployer dans l’industrie agro-alimentaire.

Dès 1947, une première tour d’atomisation qui permet de sécher 800 litres de lait par heure est installée au sein de notre Coopérative. Opérationnelle en 1949, la tour se révèle très vite insuffisante et une seconde tour est construite en 1959. Parallèlement, la Coopérative se dirige vers un nouveau marché : le lait infantile en poudre à usage médical.

Des recherches de partenariats sont entamées avec des laboratoires spécialisés dans la diététique pour enfants et des structures pharmaceutiques. Dès 1957, la Coopérative fabrique un lait en poudre spécial pour le laboratoire américain Wyeth, spécialiste de la nutrition pour enfants.

En 1982, une innovation voit le jour sur notre site de production qui se dote d’une tour de séchage nouvelle génération embarquant une technologie MSD (Multi Stage Dryer). Une première en France qui permet à notre Coopérative de consolider sa position d’experte sur le marché et proposer une poudre encore plus qualitative (de la poudre de lait instantanéisée).

En 2015, notre Coopérative inaugure une unité de séchage qui permet de développer la production et d’atteindre 42 000 tonnes de poudre de lait. Dès 2023, une nouvelle unité est mise en service pour atteindre une capacité de production de 70 000 tonnes par an de poudres de lait infantile, positionnant Isigny Sainte-Mère parmi les principaux acteurs européens du secteur.

L’activité couvre aujourd’hui deux grands secteurs

1909

Le 3 juin 1909, des propriétaires laitiers de Sainte-Mère-Église et du Cotentin se réunissent à Sainte-Mère-Église pour créer ce qui deviendra, quelques années plus tard, la Laiterie coopérative de Sainte-Mère-Église et du Cotentin

1932

En 1932, ce sont 42 producteurs de lait situés autour de la commune d’Isigny-sur-Mer qui, à leur tour, décident de s’unir et de regrouper leur lait pour produire et commercialiser du beurre, la Laiterie coopérative d’Isigny-sur-Mer voit le jour.

1980

En 1980, la laiterie Sainte-Mère-Église/Chef-du-Pont et la laiterie d’Isigny-sur-Mer s’unissent et sont bientôt rejointes par les Laiteries coopératives de Périers et de Juaye-Mondaye qui viennent compléter cette union.

2000
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En 2000, les deux Coopératives fusionnent pour former l’entité unique « Coopérative Isigny Sainte-Mère ».